L’entrée de l’abbaye est encore visible dans le mur d’enceinte conservé. En 1996, des travaux de réfection d’une canalisation, situés sous l’impasse de l’abbaye, permettent l’observation de vestiges du pont-levis d’entrée de l’abbaye datée du 14e siècle et de sa chaussée de pierres. La fouille en 2020-2021 a mis au jour des fondations de murs, dont certains correspondraient au bâtiment d’accueil des pèlerins et à d’autres, non encore identifiés.
Des bâtiments et des caniveaux des 13e - 14e siècles semblent détruits avant la construction du mur d’enceinte. Au nord, le mur d’enceinte sépare d’un bief de la Marne qui alimente des moulins à l’est. Une adduction d’eau monumentale, enfouie, maçonnée de grandes dalles calcaires a été mise au jour. Datée du 13e siècle, cet ouvrage mesure plus de 3 m de hauteur sous la voûte et 1,50m de large.
Une imposante maçonnerie de plus de 3 m de hauteur s’appuie contre un talus aménagé, à partir du 9e siècle. Ce talus constitue ainsi une terrasse artificielle au sud et le mur correspond à un aménagement de berge. Les niveaux à sa base témoignent néanmoins d’eaux stagnantes, mais ce contexte si particulier a permis la conservation de matériaux organiques. Cet aménagement était complété de pieux en bois, qui permettent de préciser les datations par la dendrochronologie, à 816-819. À ces pieux, est associé un second mur de berge.
Au 12e siècle, des remblais de carrières sont apportés régulièrement jusqu’à remodeler le versant et le rehausser de 3 m. Le mur nord du bâtiment d’accueil des pèlerins se superpose exactement au mur de talus. Après les destructions du 14e siècle, cet espace devient le jardin de l’abbaye jusqu’à sa destruction au 18e siècle. Ces vestiges mettent ainsi en lumière l’implantation de l’abbaye, son adaptation et finalement sa restructuration de la topographie et du paysage.